dix-huit mois de recherche-action au sein d’une résidence sociale, artistique et temporaire à Strasbourg

11 ¦ 09 ¦ 2020
Médiations

Thé-âtre à la menthe

11 ¦ 09 ¦ 2020 · Médiations Le rôle et le positionnement des résident·e·s
En questionnement
Illustration La relation des résident·e·s envers les décisions politiques
Auteur·e·s Paul, membre d'Horizome, présent à l'Odylus d'avril à octobre 2020

↘ Le 11 septembre 2020, s'est déroulé à l'Odylus un « Thé-âtre à la menthe » : une discussion ouverte entre résident·e·s de l'Odylus et élu·e·s. Vous pouvez trouver ici la retranscription de celle-ci en intégralité. ↙

François  À Strasbourg, la communauté arménienne, madame me demande, elle est inconnue, pour moi. Syamak  Elle existe. François  Elle existe ? Syamak  Bien sûr qu’elle existe ! François  Monsieur dit qu’il y a beaucoup d’arméniens, qu’elle existe. Syamak  Oui y’a même un magasin arménien... François &emps;À Schiltigheim ? Syamak  À Strasbourg. François À Strasbourg, y’a un magasin. Nous on connaît le magasin tchétchène, russe, de la route des Romains. Syamak Ah, celui-là je connaissais pas. François Il est magnifique parce que c’est le lieu de rendez-vous de tous nos camarades azerbadjanais [azéris]. Syamak Mais y’a un magasin arménien. François Monsieur dit qu’il y a un magasin, c’est à quelle rue ? Syamak Rue Jacques Peirotes [Arménie 2000] Mehdi C’est ça, à côté du « Schtarb ». François Place de la Bourse. Syamak Pas très loin mais dans la rue Jacques Peirotes, ouais. François Tout près d’ici, à cent mètres y’a un magasin arménien. Mehdi Pas cent mètres. François Si à… Mehdi Cinq cents. François Pour les uns et les autres… Hocine Bah présentez déjà ! François Oui… on va se présenter Hocine. Hocine Mais euh… François Sinon j’vous vois pas. Hocine J’t’entends, j’t’entends, c’est pas grave si tu m’vois pas. François Moi j’peux pas présenter tout le monde, c’est à nos camarades de Horizome de nous présenter… Bah Hocine puisque toi tu prends la parole, t’es le premier non ? Hocine Non, non c’est bon ne jette pas la pierre sur moi, c’est bon, continue. François D’accord. On a la chance d’avoir… La chance ? Je sais pas, deux élus ? Fraîchement élus ? Floriane Oui. François Vous êtes maires de la ville de Strasbourg depuis…? Syamak Maire, non, non, mais… François Si, vous êtes… Maire adjoint ? Syamak On est des adjoints à la mairie. François C’est pareil. [rires] François C’est pas pareil ? Excusez ma culture. Pour moi vous étiez maires… Adjoints à la mairie. Et vous vous occupez de quel service ? Respectivement ? Syamak Moi je m’occupe des finances. François De l’argent, de la ville ? D’accord. Et vous, madame ? Floriane Et moi de la ville inclusive, ce qui revêt de la solidarité, contre les discriminations et soutien aux personnes vulnérables. François D’accord. Et dans le groupe on a des personnes qui sont des permanents du lieu… Thomas Ouais, bah on s’est déjà vite présentés mais on répète hein ? François Bah rapidement. Thomas Donc Thomas… François Et madame fait la traduction en même temps... Hocine Non ! De monsieur et madame, monsieur et madame. François C’est que monsieur et madame qui vous intéressent ? Hocine Bah j’sais pas, mais non, les autres j’connais. François Tu connais les autres ? Hocine Oui. François Monsieur est maire [rires], madame est adjointe... Hocine Ouais mais ils ont un nom. François Ah les noms ! Moi j’les connais par prénom, j’connais pas les noms. Hocine Vas-y donne ! Syamak Syamak Agha Babaei. Hocine Oui, et vous madame ? Floriane Floriane Varieras. Hocine Merci. François Moi j’suis embêté parce que je dis tout le temps « le docteur », parce que vous êtes médecin pour moi, élu.
Et, dans le groupe on a des intervenants ? Cécilia Euh oui, moi c’est Cécilia, je suis graphiste et je suis avec Maud. Maud Enchantée. François Et vous étiez en résidence ici ? Cécilia On est encore en résidence. François Vous êtes toujours en résidence ? Maud Oui. Cécilia Voilà. François Et on a, monsieur, madame qui est résidente, madame résidente. Monsieur ? Bah venez ici. Jérôme Non, j’suis en train de fumer ma cigarette. François Ça dérange pas dehors ! Est-ce qu’on peut fumer dehors ? Jérôme On peut, du moins on a le droit mais… Bref. François On peut, ça nous importune pas, alors ouvrez un petit peu, faites-lui une petite place. [Le cercle s’ouvre un peu.] Syamak Ah il y a une autre personne qui va arriver. François Oh on va les laisser rejoindre le cours de l’Histoire… Venez Hocine. Hocine Arrêtez de me vouvoyer, arrêtez ! François Ah je te tutoie alors… Et dans toutes les… dans tout le travail qui a été fait… Suzanne Bonjour ! François Bonjour, prenez place. Thomas Et bien asseyez-vous, on peut aller chercher des chaises encore. Syamak Suzanne Brolly, adjointe à la maire, vice-présidente de l’Eurométropole en charge de l’habitat et de l’hébergement. Et Geneviève Brun, cheffe de service habitat de l’Eurométropole. Geneviève Enchantée. François Enchanté… Et à chaque fois ce lieu-là, c’est le lieu de la rencontre, c’est là où tout se créé, les ateliers, les productions, l’animation et les uns et les autres se retrouvent... Y’a une échéance, un couperet, le lieu vous le connaissez ? Son histoire c’est, le 31 ça s’arrête pour les uns et les autres. Et d’ici au 31 bah y’a des temps, des intermèdes, des pauses où on discute. Moi j’ai la chance de… On va ouvrir [le cercle], ouvrir à chaque fois, on accueillera les gens. Yann ? Si vous voulez bien vous pousser un tout petit peu ? Hocine François ? Demande-leur s’ils ont un plan après le 31, c’est ça l’essentiel. François On va y arriver, magnifique, tout le monde a entendu la question ? Hocine S’il te plaît. Merci, merci. François Je réamplifie : monsieur me disait que le plus important pour le groupe, au regard de la présence des élus c’est : « Est-ce que le 31 ?... » Hocine Vous avez un plan ? François Vous avez un plan, voilà. J’pense qu’on va discuter autour de ces… Hocine Ouais mais j’sais pas s’ils sont décideurs ces chers monsieur et dames, je sais pas… François Qui est décideur à votre avis, Hocine ? Hocine Bah au-dessus d’eux j’pense. François Au-dessus d’eux ? Hocine Oui j’pense monsieur. Syamak Alors, peut-être juste pour répondre un peu à votre question. Alors, ici le projet initial, parce que, moi j’étais là au tout début quand ça devait se faire... C’était un projet très dur à monter, c’était très, très compliqué... Hocine Je sais, je sais. [rires] Syamak Voilà. Et beaucoup pensaient que ça pouvait pas se faire. Finalement ça s’est fait, pas dans des conditions toujours faciles… Hocine C’est vrai. Syamak Ni pour vous, ni pour les gens qui travaillent sur le projet. L’objectif était qu'on loge les gens : une partie des gens étaient pris en charge et orienté par la ville de Strasbourg, une autre partie des gens par l’État. Alors je sais pas si cette répartition-là elle est toujours vraie ou pas aujourd'hui ? Hocine Comment ça ? Syamak Bah en tout cas ça, c’est, c’est l’Étage. En tout cas une partie des gens c’est l’État qui les oriente, et une autre partie c’est la ville de Strasbourg. Hocine Y’a des gens que vous soutenez, ils sont là, ils descendent même pas vous écouter… Syamak Oui, mais ça c’est autre chose, ils ont la liberté de pas venir nous écouter hein, ça… Hocine Oui. Oui c’est vrai. Syamak Les gens sont libres hein, c’est pas parce qu’ils sont hébergés qu’ils doivent venir nous écouter. Ils ont la liberté d’écouter qui ils veulent. Hocine Oui mais vous payez avec l’argent du contribuable, on est d’accord ? Syamak Oui, bien sûr. François Si on écoutait Hocine, tout le monde aurait dû descendre. Et je leur disais que la participation, tout le monde y participera. Hocine On est en démocratie, on peut dire ce que l’on veut. Houssein Y’en a qui sont pas au courant en fait. François Y’en a qui sont pas au courant ? Souvent ? Hocine Oui, oui c’est vrai, ça aussi. Comme madame savait pas que vous… voilà. Elle croyait que c’était une fête. Syamak Et euh… Mais ça peut être une fête. Hocine Allons-y, pourquoi pas ? Oui. Syamak Et donc sur votre question, l’engagement, c’est de reloger l’ensemble des personnes, une fois que les personnes partent d’ici. Ça c’est un engagement commun de l’État, et de la ville de Strasbourg. Et cet engagement-là sera tenu. Hocine Ok ! François Et alors, la question qui est posée c’est, l’importance d’habiter, d’avoir un appartement, d’avoir une adresse et euh… C’est un droit ! On est combien à votre avis ? Vous connaissez beaucoup de gens qui sont dehors, qui ont pas d’appartement, qui sont pas hébergés ? Et on se disait, quand on a pas d’appartement, c’est quoi le plus dur à votre avis ? Quand on a un appartement, quand on est hébergé de façon ponctuelle, sur une durée très courte… C’est quoi la plus grande difficulté qu’on peut rencontrer ? Houssein Bah c’est le stress en fait. François Le stress ? Houssein Parce que nous y’a des jours où on dort pas en fait, la nuit on dort pas en fait parce qu’on s’inquiète de l’avenir, parce que... François L’inquiétude de ne pas avoir de… Houssein Une suite en fait, un logement, ou même euh… François L’attente du couperet, de se dire « je n’aurais pas un appartement après » ? Hocine Pourquoi t’as un chez toi ? Pourquoi t’as un chez toi, toi ? Toi, pourquoi t’as un chez toi ? François Ça c’est une bonne question, pourquoi j’ai un chez moi ? Hocine Bah oui ! Parce que tu dis… François Moi si ça dépendait que de moi, je pousserais la colocation, le partage d’appartement… Hocine Pourquoi t’as un chez toi ? Et bien pour vivre ! Tout simplement ! François On est obligé d’être hébergé en France ? On est obligé d’avoir une adresse ? Hocine Pourquoi « hébergé », le mot « héberger » ? Vivre… François Un chez soi ? Hocine Oui, oui. François J’sais que c’est un droit. Hocine On est en 2020, on est plus au Moyen-Âge, c’est pas possible ! [rires] Bon du moment, si vous hébergez les familles, qui ont des gosses, moi ça va, j’peux me débrouiller, c’est tout... François Et l’une des situations qu’on a repérée qui nous semblait difficile. Y’avait des personnes ici qui ont des contrats, qui travaillent... Impressionnant ! Et euh… On se disait bah… Y’a une boucle !
[à Yann qui arrive] Bonjour ! Si vous êtes de passage vous pouvez rester aussi, y’a pas de souci. Si vous voulez venir vous asseoir vous pouvez aussi. On va vous présenter une situation qui nous a semblé impressionnante à discuter. Et vous allez voir, on va vous la présenter comme elle s’est passée… Yann J’reviens, j’vais changer de tenue ! [il rentre du chantier dans lequel il travaille] François Prenez place monsieur. On va vous faire l’entretien de visu, bah venez Mehdi parce que vous avez accepté de jouer le jeu. Bon ! [Mehdi se lève et prend place au milieu du cercle pour la mise en situation aux côtés de François] François « Bon ! Moi j’veux bien monsieur, toutes ces compétences elles me sont claires. Mehdi Oui. François Mais j’vois qu’il n’y a pas d’adresse. Donc il va bien falloir qu’on vous écrive ! Vous avez pas d’adresse ? Mehdi Non, non. François Bon ça veut dire que c’est un souci pour nous. Mehdi Moi j’suis sur ce travail là pour pouvoir… François Non ça se passe pas comme ça, c’est déjà un travail… Non c’est pas possible, j’aimerais bien. Y’a plusieurs personnes qui sont hébergées, donc je vous le dis tout de suite, pas de logement, pas de travail. Le jour où vous avez une adresse, vous venez me revoir monsieur. » Et ça s’est arrêté là l’entretien… Est-ce que vous pensez que ce patron aurait pu le prend si il n’avait pas d’adresse ? Jérôme Ouais. François Comment ça oui ? Jérôme Bien sûr que oui ! François Mais non ça se voit qu’il est pas sérieux si il a pas d’appartement on a dit ! Jérôme Mais c’est pas une question d’être sérieux ou pas, j’suis désolé... François On fait quoi avec lui ? Jérôme Y’a combien de gens qui se retrouvent dehors, qui ont été sérieux, qui ont des bac+2, bac+3, bac+4 voire plus ! C’est juste un aléa de la vie, et voilà ! Justement... François Vous dites que tout le monde peut être sans logement du jour au lendemain ? Jérôme Bien sûr, ça peut arriver. C’est déjà arrivé à des gens, beaucoup plus sophistiqués que moi en tout cas ! Donc voilà. Personnellement j’connais un psychiatre, bah il s’est retrouvé à la rue, il a perdu sa femme, sa fille dans un accident, et bien, il s’est laissé aller, il est parti en vrille, il a tout lâché quoi ! Mais après, c’est une question d’évolution, c’est une question que… Et maintenant c’est de plus en plus compliqué pour lui en fait ! Alors que voilà, il a quand même le niveau d’études, parce qu’en France on nous demande un niveau d’études… On nous demande de vouloir avoir envie de travailler. Le problème c’est que si on n’a pas de logement, on n’a pas de travail, si on n’a pas de travail on n’a pas de logement… C’est une roue sans fin en fait. Mehdi Monsieur, si vous pourriez juste parler plus fort, parce qu’on vous entend pas du tout. Jérôme D’accord. Hocine Y’a ton infirmier ! Règle ça comme ça, ça fera du stress en moins ! Jérôme Ah bonjour ! [L’infirmier de Jérôme fait irruption dans le cercle pour la piqure quotidienne, due à sa jambe dans le plâtre.] François Les autres ? Monsieur ? Le travail, le logement, qu’est-ce qui prime ? Parce monsieur nous le dit en boucle. Hocine Non les gens qui travaillent ici, ils ont tous été relogés, y’a pas de problème… François Tous ceux qui travaillent ont été relogés ? Hocine Oui, oui… François D’accord. C’est intéressant. [Plusieurs personnes rétorquent que ce n’est pas le cas] Maud Non, bah non, y’a Yann… François Non, madame dit. Hocine Yann ? Bah Yann c’est Yann écoute… Les autres ils ont trouvé hein ! François La majorité des gens qui ont un travail, qui ont des missions en intérim, des contrats, ont été relogés. Ça voudrait dire quoi ? Si je vous écoute, vous dites que si on trouve un travail, c’est plus facile d’être… Hocine Non ! Faut d’abord donner un logement à une personne et ensuite quand il est à l’aise dans sa tête il se sent bien, c’est là qu’il trouvera la motivation de faire ceci ou cela. Tout simplement. François Vous dites que le toit permet de réfléchir... Hocine Arrêtez de me vouvoyer s’il vous plaît. François Mais j’vouvoie jamais les gens.. Ici comme y’a du monde, j’m’oblige à les vouvoyer donc ça change. On peut reprendre le tutoiement si ça vous dérange pas. Hocine Ouais, moi ça me dérange pas. François Et tu penses que si on a un toit, ça peut permettre de rêver pour des lendemains meilleurs. Hocine Pourquoi t’as un chez toi ? François Ouais, c’est ça. Hocine Pour que ce soir, tu ailles t’alimenter, te laver, manger, des choses simples de la vie. Voilà. François On a combien de personnes qui sont demandeurs de logement sur Strasbourg. Hocine [il compte les membres de l’assemblée] 1, 2, 3, 4, 5, 6… François 4, 5, 6 ici en nombre, mais dans toute la ville ? Hocine Dans toute la ville ? Bah écoute, on n’est pas dans toute la ville, on est là ! Syamak Ça dépend, les demandeurs de logements sociaux, c’est 24 000. Sur l’Eurométropole. François Ça c’est intéressant, monsieur dit que les 24 000 c’est une chose mais ça c’est des gens qui veulent que du logement social, qui sont peut-être hébergés. Suzanne Oui et ils ont peut-être déjà un logement. Syamak Certains sont même déjà dans du logement social. 40% sont déjà dans du logement social. François Et ils redemandent à changer ? On les compte ceux-là ? Syamak C’est ça, et 60% c’est des gens qui ne sont pas dans du logement social et qui veulent y aller. Et pour certains c’est des gens qui n’ont pas de logement. François Et le pourcentage de personnes qui n’ont pas du tout de logement ? Syamak Peut-être une dizaine de pourcents dans les 24 000 ouais… Donc 2 000… 2 000 et quelques. François On a quelque chose comme 3 000 personnes qui sont sans logement. Hocine C’est beaucoup. François C’est beaucoup ? Maud 2 000 ? François 10% des 24 000 ça fait 2 400. Hocine C’est beaucoup madame ? Bah oui c’est beaucoup. Syamak En fait, en vérité y’a plus de monde parce que c’est 2 000, par exemple c’est 2 000 ou 3 000, c’est des gens qui peuvent prétendre à un logement social parce que leur statut administratif leur permet. Mais les gens, par exemple, qui n’ont pas de titre de séjour, peuvent pas légalement en France, prétendre à un logement social. Ces gens-là ne sont pas comptés dedans, parce qu’ils ne peuvent pas demander le logement. Ils sont quand même en besoin de logement. François Et la corrélation de ça c’est que, on sait… Hocine Pardon, je vous rétorque, moi j’ai la nationalité française, j’suis né en France et qu’est-ce que je fous là ? [rires] Je sais pas… Syamak Bah vous, vous pouvez demander un logement social hein. Hocine J’l’ai demandé et aussitôt redonné. Voilà. Geneviève T’as redonné ? Hocine Non ! J’y ai vécu, ça a tourné au vinaigre… Voilà. J’ai essayé… Oui j’en avais marre un peu, y’avait des dealers en bas. François Mais à côté de ça, l’offre elle existe, y’a des logements vides. Hocine Bien sûr ! Dans toute la ville, bien sûr. Oh oui ! Partout ! [rires] François Si vous aviez un appartement, à qui vous ne le loueriez pas ? Hocine À celui qui est pas correct, tout simplement, voilà. Si t’es correct, que tu payes… François Comment ? Jérôme Celui qui est pas correct j’suis d’accord mais ça on peut pas le savoir à l’avance, avant de le louer. Hocine Si ! François Bah ça se voit si les gens sont correctes ou pas. Il manquerait plus que ça ! Jérôme Non, pas forcément. Des fois, on a la tête de l’emploi comme on dit mais c’est pas du tout vrai. [rires] Hocine Oui c’est vrai, c’est vrai. François Ça veut dire quoi ? Vous, vous dites que les personnes qui ont des appartements, qui ont peur de louer, si ils avaient un cautionnaire derrière, des gens qui les rassurent… Jérôme Ouais, grave. Le problème c’est que ça existe déjà par rapport à l’État le cautionnaire, ça s’appelle le FSL, le Fond de Solidarité Logement. Mais les trois quarts des propriétaires refusent sous n’importe quelle raison entre guillemets. Y’a plein d’agences immobilières qui refusent aussi, j’peux en citer peut-être une dizaine sur Strasbourg. Parce que si y’a un problème de loyer impayé, etc, ils savent que l’État vont les rembourser mais au bout de trois, quatre mois. Et eux c’est tout de suite qu’ils veulent l’argent, c’est tout de suite qu’ils veulent se retourner contre le cautionnaire. Donc c’est compliqué. Donc même si ils ont créé l’assurance privilège, c’est-à-dire une assurance pour les loyers impayés, ça leur convient pas, ça leur suffit pas encore. Voilà, après j’ai vécu trop longtemps dans la rue malheureusement. Hocine La vie est compliquée. Maud Et du coup y’a pas de mesures, dans la loi, coercitives, pour obliger les propriétaires à accepter ces dossiers-là ? ou les agences ? Jérôme Non. Normalement, normalement c’est obligatoire, c’est considéré comme obligatoire, mais y’a pas de recherche sur le fond en fait. Un propriétaire, si tu l’appelles, tu lui dis « Voilà mon cautionnaire, j’ai pas de personne physique, ça va être le FSL », bah il va te trouver n’importe quelle excuse ! Après tu peux pas vérifier si elle est valable ou pas. Il peut te dire « Ah bah désolé y’a quelqu’un qui m’a appelé y’a une demi-heure, j’ai déjà une visite donc euh… ». Hocine Moi je dis c’est son droit. François Et en plus, si on fait la boucle, si on fait la boucle… Geneviève ? Regardez bien, la dernière séquence on va vous la présenter là, parce que moi, elle me plaît tout le temps. Mehdi ! Revient parce que t’as accepté d’être comédien toute la journée ! Une fois qu’il a loué, prenez place monsieur ! Venez, c’est bon ? Et regardez bien, même quand ça arrive, quand… j’allais dire tout roule à merveille, au dernier moment quand le prix est annoncé, y’a un blocage des deux côtés. « Bon ! Moi je pense que je peux vous faire confiance. Vous avez vu le prix affiché pour le studio. Il est de 450, vous m’avez l’air de bonne moralité, simplement je vais vous demander trois cautions, ça vous va les 450 ? » Mehdi « Ça va être un peu difficile les trois fois 450, plus le mois de loyer… » François Vous pensez vraiment qu’il veut habiter lui ? S’il amène pas l’argent ? Jérôme Non, c’est plus comme ça… Hocine Ces messieurs, dames le savent, j’pense très bien mais ils peuvent pas, j’sais pas moi… Syamak C’est pas légal. François C’est pas légal ? Suzanne Non c’est pas légal, justement. C’est un mois. Syamak Un mois. François Et un mois pour un loyer de 450 euros c’est acceptable ? C’est le tarif local ? Suzanne C’est pas les moins chers, c’est pas les plus chers. François On a trouvé 600, mais a pris 450, parce qu’on a trouvé moins cher aussi. Syamak Ouais, y’a moins cher aussi. François On fait comment pour avoir 450 euros quand on a pas le droit à l’APL, ni au RSA ? Hocine Bah écoute… Moi j’dis la France peut pas ramasser toute la misère du monde, ça je le dis haut et fort. Oui… Voilà. J’ai la nationalité française et y’en a d’autres aussi. Voilà. François C’est compliqué Hocine d’entendre des phrases comme celle-là ! Hocine Bah la vie est compliquée. François Moi j’vous ai dit, je veux pas entendre parler, ni de singe ni de… Hocine On parle pas de singe, on parle de réalité mon ami. Suzanne Il a le droit au logement, tout simplement. Hocine Tout simplement madame, bien sûr. François Oui monsieur ? Serge Non moi j’ai juste une question… Nous on arrive à échéance le 31 octobre là. François Tout à fait. Serge On voudrait savoir ce qu’on va devenir. Hocine On leur a dit ça… Serge Oui mais j’étais pas là, j’viens d’arriver alors… Hocine Bah si tu veux qu’ils répètent, vas-y. Syamak Vous allez être relogés. Serge Pardon ? Syamak Vous serez relogés. L’ensemble des personnes qui sont aujourd’hui résidents sur place seront relogés. Yann Mais comment ? Où ? Dans quelles conditions ? Syamak Alors ça pour l’instant j’peux pas encore vous le dire, c’est l’association normalement, l’Étage, qui va recevoir les financements de la ville pour une part, et de l’État d’autre part, pour vous reloger. Yann Parce que vous êtes déjà subventionnés à hauteur de combien de millions d’euros par an ? Syamak Qui subventionné ? Yann L’Étage. François Non, monsieur c’est pas l’Étage. Yann Moi j’ai vu à l’Étage, ils ont quand même plusieurs millions d’euros de subventions. Syamak Oui, mais ils ont plein de projets différents et ils s’occupent de plein de gens… Yann Oui, là-dessus j’ai pas à me plaindre. Syamak Sur ce projet, sur ce projet ici, Saint-Odile, la subvention de fonctionnement de la ville et de l’État compris, c’est 400 000 euros par an. Yann Bah dis donc c’est pas mal… Syamak C’est 200 000 euros du côté ville et Eurométropole pardon, 50 000 euros pour la ville, 150 000 euros pour l'Eurométropole, et 200 000 euros du côté de l’Etat, par an. François Pauline, plus fort sinon on vous entend pas, pardon. Syamak Et y’a aussi une part qui rémunère le… le travail qui est fait par, qui rémunère pas, mais qui fait tout le travail d’accompagnement, de résidences artistiques, de médiation. Tout le travail qui est fait par le collectif Horizome, y’a une partie de la subvention qui est aussi dédiée à ça. Hocine Pardon monsieur mais vous avez des gens qui vérifient au grain, qui veillent au grain ? François Ça veut dire quoi ? Ça veut dire si on surveille que le travail est fait ? Hocine Bah j’crois que oui. Syamak Y’a des services de la collectivité ouais. Hocine Ok, merci. Syamak Comme Madame Brun, pour le côté Habitat, il y a Maud Renon pour le côté Hébergement. Geneviève Si il y a des personnes qui ont déjà, ou qui vont, je sais pas, faire des demandes de logement, il y a aussi les personnes qui sont actuellement en hébergement qui sont aussi prioritaires. Effectivement, comme a dit monsieur Agha Babaei, il y a plus de 22 000 demandeurs donc beaucoup mais c’est vrai que les gens qui sortent d’hébergements font partie des ménages qui sont prioritaires. Alors ça veut pas dire qu’on trouve un logement du jour au lendemain, mais ils font partie des publics prioritaires. Il y a plusieurs publics prioritaires mais c’est vrai que, voilà, avec la capacité qu’on a de logements à neuf ou dans le parc social existant, on demande aux bailleurs de traiter en priorité ces demandes. Alors c’est vrai qu’il y a beaucoup de priorités, mais pour les personnes qui souhaitent faire cette demande en tout cas y’a une organisation pour que cette attribution soit prioritaire. Après peut-être que tout le monde ne veut peut-être pas être dans un logement, comme tout à l’heure, vous disiez tout à l’heure, vous vous aviez essayé, vous n’aviez pas ou plus trop envie. Parce qu’après aussi des personnes hein, après… Hocine Euh, oui… Au bout de huit ans. Geneviève Voilà, donc après ça, c’est peut-être plus compliqué parce que c’est vrai que vous aimeriez aussi trouver un logement j’imagine, non ? Ou je sais pas, je sais pas quel est votre projet du coup pour les personnes qui ne souhaitent pas accéder, enfin, entrer dans un logement classique, quel est votre projet ? Hocine J’en sais rien, honnêtement… Geneviève D’accord. Hocine Si, j’ai quelques idées pour quelques personnes. Geneviève C’est plutôt le côté vie collective qui est intéressant et… Hocine Oui, c’est intéressant, bien sûr. Geneviève Et que vous souhaitez plutôt poursuivre et ça c’est peut-être des modèles qui faut un petit peu plus travailler parce c’est pas le modèle le plus classique qui est développé. Aujourd’hui, les bailleurs sociaux, ils développent principalement, des logements, voilà, une pièce, deux pièces, trois pièces, quatre pièces, etc… Et effectivement, si c’est quelque chose sur lequel vous n'aspirez pas, bah faut chercher et arriver à trouver d’autres pistes quoi. Hocine J’vous jette pas la pierre madame, mais c’est vrai qu’en 2020, Strasbourg, la capitale de l’Europe… J’ai dormi dans l’espace Bayard… Comment en France, on peut dormir sur trois chaises ?! …C’était vraiment une honte. Zaï C’était où ça ? Hocine À l’espace Bayard. Zaï Ça existait déjà, hein ? Hocine Ouais ça existe toujours ce sinistre endroit ! Serge C’était Horizon Amitié avant. François C’est Horizon Amitié qui gère. Hocine Ouais Horizon Amitié, exactement. Syamak Pour l’instant c’est fermé. Yann Mais même dans les logements sociaux les… Je trouve que les appartements restent encore quand même chers quoi… Geneviève Alors, y’a de tout… Yann Y’a de tout, euh… ? Geneviève Non, dans le sens où les logements sociaux anciens sont les logements sociaux dont les loyers sont les plus faibles parce que c’est des… Enfin, chaque fois qu’un logement social est construit, le loyer est plafonné par la règle du moment. Donc les logements sociaux anciens… Yann J’comprends pas. Quand même, les CUS Habitats tout ça ils ont des milliers d’appartements, c’est quand même des associations qui… à but non lucratif, qui génèrent quand même énormément de sous puisque ils sont propriétaires d’un parc immobilier qui est extraordinaire, c’est quand même… Geneviève Bien sûr. Oui, y’a des logements pas chers à Ophéa, y’a aussi des logements plus chers à Ophéa et…. Yann J’trouve qu’il y a quand même pas mal de fonctionnaires et de gens comme ça qui en bénéficient avant les… Geneviève Alors, Ophéa c’est quand même le bailleur qui accueille le plus de ménages modestes par rapport aux autres bailleurs hein, c’est le bailleur de la collectivité, là-dessus, nous on… Yann Je crois que tous les ménages sont modestes hein… Geneviève Bah y’en a des plus modestes que d’autres. Yann Oui y’en a des plus que d’autres mais c’est quand même, la vie est chère quand même… François Si on devait habiter à Strasbourg, où est-ce qu’il faudrait pas habiter ? Hocine Au Neuhof. Yann Non, j’pense que tous les endroits sont biens. François Là où il faudrait pas habiter ? Serge Centre-ville. François Centre-ville ? Serge Ah oui… C’est déjà cher, de une. François C’est déjà cher, d’accord. Yann Ça dépend si on veut vivre avec des rats ou pas. [en référence aux rats qui envahissent l’Odylus depuis quelques semaines] [rires] Yann Si vous êtes prêts à cohabiter avec de la faune sauvage. Serge À l’Elsau, ils vivent avec des rats hein… Yann ici aussi hein, moi j’ai un rat… Hocine Y’en a partout des rats. Yann …qui me bouffe ma bouffe ! François Et à côté de moi a été dite une chose intéressante… Habiter, il y a un droit au logement. Donc ça veut dire que les hommes et les femmes que nous sommes, dans nos choix politiques, qu’on décide des priorités ou pas à mettre en place, à partir des programmes et… Yann Ouais mais est-ce qu’ils sont respectés les programmes ? François Bah regardez bien, vous allez voir comment ils sont respectés. C’était un dimanche matin, et je sais pas pourquoi en France on vote que les dimanches. C’était un jeune homme qui nous avait demandé ça, c’était dans une maquette de théâtre. Il dit « Pourquoi on irait pas voter un autre jour ? » Parce que lui, le dimanche, il part chez ses grands-parents qui habitent à Reims, à 350 kilomètres. Tous les vendredis, ils partent. Et il dit « Moi, on peut pas voter parce qu’on est chez nos grands-parents. » Il me dit « Est-ce qu’on pourrait changer de jour ? Ou mettre trois-quatre jours de vote ? » J’lui dis « J’peux pas répondre à ta question. » Mais j’ai trouvé la question puissante ! Et regardez bien, Mehdi, on reprend. [Mehdi se met en place] François C’est un père, il est installé, c’était dimanche matin et il a pas voulu se lever de la journée, parce qu’il a des raisons qui sont les siennes. Et, il avait la chance d’avoir un fils, qui a dix-neuf ans dans la vraie histoire, et le fils s’est levé ce jour-là, à onze heures et il lui a dit « Papa, j’vais aller voter, j’ai reçu ma carte, tu viens avec moi ? »  Mehdi « Non vas-y… » François « Vas-y j’ai envie d’y aller avec toi, je t’attends… » Mehdi « Non, si le vote servait à quelque chose, ça se saurait… » François « Écoute, moi j’vais jouer un peu puis on ira après. » Il est allé faire ses choses et il est revenu en début d’après-midi et il a simplement dit à son père : « Papa, on y va ? » Mehdi « Mais non je t’ai dit, je vote pas, ça sert à rien ! » François Comme le gamin, il adore son père, il s’est dit peut-être que le papa il a raison. Puis il n’y est pas allé… Ce père il a, quand vous le voyez… Hocine J’ai rien compris honnêtement. François Quoi ? Hocine J’ai rien compris. François Vous avez rien compris ? Hocine J’ai rien compris. François On peut ne pas avoir compris. On va vous réexpliquer. Hocine Je suis désolé, j’veux pas faire semblant « Oui j’ai compris », non. [rires] François Vous avez vu quoi dans cette scène-là ? Hocine J’ai rien compris. François Vous avez vu le père, le fils ? Hocine Le père, le fils ? Non ! J’ai vu, toi et toi. François Le père voulait pas aller voter, il pensait que ça servait à rien. Est-ce que vous pensez que voter ça peut servir à quelque chose par rapport au logement ? Hocine J’ai jamais voté de ma vie, j’ai… François Wow, vous avez dit deux fois, la première chose : « je suis français ». Hocine J’ai la nationalité française. François Bah ça veut dire que vous êtes français si vous avez la nationalité. Hocine Oui, est-ce que ça sert à quelque chose ? Encore aujourd’hui. C’est ça ma question. [rires] François Bah c’est la question qu’on vous pose. Est-ce qu’on doit aller voter ou pas ? Hocine Bah euh… Ça dépend pour qui ! Yann J’pense à quelque chose, il y a la démarche personnelle d’un citoyen qui est d’aller voter, de s’exprimer, c’est un droit qui est important euh… François Est-ce que le vote peut changer quelque chose pour le logement ? Jérôme C’est même un devoir de voter. Yann Un devoir peut-être pas mais… Jérôme Bah si, y’a des gens qui sont morts pour qu’on est le droit de vote, donc euh… Yann Mais au-delà de ça, j’pense que les politiques font quand même ce qu’ils veulent, au bout du compte. C’est-à-dire, on peut voter par exemple écolo, socialiste, et voir que finalement ça reste quand même des gens qui veulent le pouvoir. Nous citoyens, on s’imagine quelque chose en fonction de ce qui est mis sur le petit dépliant et les individus qui sont en face n’ont pas les mêmes soucis, n’ont pas les mêmes envies quoi. J’pense que c’est, c’est principalement des gens qui sont là pour le… pour le pouvoir quoi. François Ça veut dire que le programme il est secondaire ? Jérôme Ah ouais, pour certains, ouais. Yann Je pense qu’il y a une approche citoyenne qui est plus tellement d’aller voter et de… [instant de traduction entre Mehdi et Majida, une résidente] Houssein J’ai une petite question en fait. François Oui, allez-y. Houssein Parce que en fait y’a différentes personnes qui habitent ici, différents profils, et y’a des familles, et y’a des personnes en fait… Quand on nous parle d’être relogé à la fin du programme Odylus, et en fait on sait pas si on va se retrouver dans une chambre à quatre comme depuis cinq mois ou… Parce que si on est relogé, et qu’on restera dans une chambre pendant encore neuf mois, un an ou deux ans, je vois pas l’intérêt en fait. François Vous avez entendu ce que monsieur disait ? Syamak Non. François Les conditions de logement. C’est pas la même configuration d’être seul, en famille, et est-ce qu’on risque de se retrouver logé dans une chambre à quatre ? Syamak Alors, j’pense que y'a pas de… Houssein Notre demande de logement elle date de trente mois en fait, ça fait trente mois qu’on attend un logement social... François Trente mois ? Houssein Trente mois. François Ça, c’est pas possible en France. Geneviève Si, c’est possible. François Si c’est possible ? De mettre deux ans et demi pour avoir un logement social ? Syamak Bien sûr, pour certaines ville, ça met même plus de dix ans donc… À Paris par exemple… Sur les conditions de relogement aujourd’hui j’peux pas vous dire exactement, ce qui est sûr c’est que vous ne serez plus dans un environnement pareil. À priori, ce serait dans des appartements, donc voilà…Mais pas dans des, ça sera pas du logement qu’on appelle intercalaire. C’est-à-dire un logement qui est utilisé pendant un moment pour euh…donc vous serez dans un logement pérenne. Hocine Ok. Syamak Et en tout cas, nous pour ce qui est de la ville de Strasbourg et de l’Eurométropole, on mettra l’argent, on donnera l’argent à l’association pour qu’ils puissent payer en attendant que vous ayez des ressources vous-mêmes pour les loyers, et qu’ils puissent vous accompagner dans vos démarches pour l’accès aux droits. Donc nous en tout cas, notre part c’est 200 000 euros sur les 400 000. On a des financements pérennes qui vont permettre de payer ça. Après, pour l’autre partie des gens, en tout cas pour la partie des gens qui dépendent de l’État, qui ont été orienté par l’État, c’est l’État qui va payer. Houssein Mais en fait nous, on n’a pas de problème d’argent en fait, on a jamais de souci de payer un loyer ou quoi que ce soit en fait, on est indépendant et on aimerait bien avoir… Syamak Aller sur un logement pérenne. Et j’pense que ça fait partie des choses qu’on peut travailler à l’Eurométropole et avec l’association de l’Étage. Parce que y’a un certain nombre de logements sociaux qui sont dans le contingent, c’est un peu compliqué mais, sur lequel l’Eurométropole peut favoriser un certain nombre de ménages. Et les ménages comme vous, qui sortez d’hébergements et qui avez l’ensemble des possibilités, un dossier à jour, et ça c’est le travail des travailleurs sociaux de l’Etage pour que votre dossier soit à jour, normalement dans le cas de ce qu’on appelle un accord collectif départemental. Houssein Oui. On l’a fait hein. Syamak Voilà, dans ce cadre-là, normalement vous êtes prioritaires sur les logements. Houssein On l’a fait, mais c’est pas sûr, on nous a dit. Geneviève Faut voir, parce que des fois c’est juste peut-être une pièce qui manque… François Mais on va laisser des temps après pour les uns et les autres pour échanger. Faudra prendre les coordonnées des uns et des autres, faut être opportuniste sur ces temps-là… Oui monsieur ? Yann J’ai une question, comment ça se fait que tous ces services sociaux ne proposent pas des prêts à l’achat. Parce que quand on paye un loyer entre 500 et 900 euros, qui sont les loyers habituels sur Strasbourg… François Tout à fait. Yann Moi j’ai 48 ans, j’ai toujours payé un loyer entre 700 et 900 balles. François Et vous êtes salariés en plus vous. Yann J’suis salarié et…j’ai toujours rien quoi ! J’veux dire, j’ai quand même payé une somme très importante. Pourquoi on ne met pas à disposition… Toutes ces associations de logements ont des parcs immobiliers énormes, donc on fait fructifier sur les pauvres gens… Syamak Alors, non… Si j’peux vous donner quelques aides. CUS Habitat ou maintenant Ophéa, c’est un office public HLM, donc c’est pas une association. C’est un office public HLM qui… Yann Ça veut dire quoi office public HLM ? Syamak Office public HLM, ça veut dire c’est un office public, c’est-à-dire ça appartient à la collectivité, c’est rattaché à la CUS et à l’Eurométropole aujourd’hui… Yann Donc c’est bien financé par la collectivité ? Syamak Et c’est financé par la collectivité, par l’État, par la caisse des dépôts des conciliations, qui est une banque publique, pour produire du logement social. Et le but, c’est produire du logement social. Aujourd’hui, les logements de Ophéa, ils sont tous occupés. Y’a pas de logements vides hein, à part des logements qui sont vides pour des raisons techniques, la vacance dans le logement social c’est 1%, à peu près. 1% à 2% et c’est essentiellement pour des raisons techniques. Après ce dont vous parlez c’est l’accession à la propriété. Pour l’accession à la propriété, y’a quelques dispositifs qui existent. Mais même quand vous faites de l’accession à la propriété dans le neuf, même pour un public modeste. Les prix à l’achat, sur Strasbourg, parce qu’on parle de Strasbourg, les prix à l’achat, ils sont plafonnés en tout cas à 2 700 euros du mètre carré. Yann Oui mais le remboursement correspond à peu de chose près à un loyer ? Syamak Et bah, ça dépend de la surface… Eventuellement, ça dépend de la surface et ça dépend de la possibilité que vous avez d’obtenir un prêt bancaire. Yann Mais vous savez très bien que les prêts bancaires, ils sont pas obtenus facilement et même très difficilement. Mais toutes ces organisations, ces organismes… Quand vous payez trente ans un loyer comptant, vous avez largement payé le prix du logement ! Syamak Oui. Yann Inévitablement. Si c’est si social que ça, au bout du compte on pourrait vous dire « Voilà, finalement, t’as payé le remboursement, tu l’as payé ton appart’ ! » Syamak Oui mais l’appart’ il appartient pas qu’à vous, y’en a d’autres qui peuvent un jour venir y habiter, c’est ça la différence. Yann Oui mais il a été payé ! Syamak Oui il a été payé. François Le bailleur, il rembourse son emprunt aussi, enfin c’est mécanique. Suzanne Faut savoir que, un bailleur il fait un prêt sur cinquante, voire des fois même quatre-vingt ans. Donc il faut beaucoup, quand même beaucoup de temps pour que le bailleur amortisse son… Yann Un prêt sur quatre-vingt ans ?! Suzanne Cinquante ans, c’est la moyenne et là en ce moment comme y’a… Yann Moi je voudrais bien que ma banque, elle me prête sur cinquante ans hein… François On a travaillé avec des emprunteurs sur une copropriété et on a appris qu’une personne qui avait soixante-treize ans, elle a eu le droit à un prêt sur vingt-cinq ans. Impressionnant. Yann La limite légale, c’est quatre-vingt ans. François Je savais pas. J’vais, regardez bien, il est dix-sept heures moins le quart, moi j’ai fait le tour de… Suzanne Dix-huit moins le quart, 17h45… François C’est bon, 17h45. J’vais simplement remercier les uns et les autres d’être venus. L’action elle est portée par le débat, c’est Arc-en-ciel Théâtre qui l’a menée, c’est la compagnie qu’on mène. Nous, Arc-en-ciel, c’est une compagnie sur Strasbourg depuis vingt ans. On a fait ce choix-là, d’intervenir, à la demande des camarades de Horizome. On vous remercie des accueils multiples qu’on a pu avoir avec vous, des thés, des cigarettes taxées, des cigarettes offertes. [rires] Et on vous souhaite bon vent ! Le meilleur des choses pour le 31. Hocine Merci, à toi aussi. François Profitez du temps où on va prendre un thé, fumer une clope entre nous, pour échanger avec les élus qui ont fait le déplacement, nous aussi on va le faire et on vous souhaite une belle soirée. Merci de votre échange et de votre venue. Jérôme Pour vous aussi. François Merci. Suzanne Merci à vous, merci de votre accueil. Syamak Merci.